Dans le meilleur des cas, les processus de dialogue national promettent d’apporter un élan décisif à la transformation inclusive du conflit. Ce rapport examine les dialogues dans six pays: la République Centrafricaine, le Kenya, le Liban, le Sénégal, la Tunisie et le Yémen. Ces divers processus montrent les possibilités de favoriser le dialogue, de forger des accords et de progresser vers la paix; et le rapport offre des conseils détaillés sur les possibilités et les aspects pratiques pour ceux qui envisagent d'organiser un dialogue national.

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Des leaders religieux votent lors d’une conférence de presse tenue à Sanaa, au Yémen, le 26 septembre 2013, en réponse aux questions soulevées dans le cadre du dialogue national du Yémen. (Photo : Hani Mohammed/AP)
Des leaders religieux votent lors d’une conférence de presse tenue à Sanaa, au Yémen, le 26 septembre 2013, en réponse aux questions soulevées dans le cadre du dialogue national du Yémen. (Photo : Hani Mohammed/AP)

Résumé

La prolifération des dialogues nationaux au début des années 2010 a incité le United States Institute of Peace à explorer diverses expériences (en République centrafricaine, au Kenya, au Liban, au Sénégal, en Tunisie et au Yémen) afin de tirer de ces études de cas des enseignements pour les praticiens et les décideurs politiques, dans le but de concevoir des dialogues futurs plus efficaces pour la consolidation de la paix et qui feront le plus efficacement progresser la consolidation de la paix.

Un dialogue national peut être une approche utile sur la voie de la paix durable. Conformément aux principes fondamentaux de la consolidation de la paix, la forme et la structure de tout dialogue national doivent être adaptées au contexte spécifique. La tentation est grande de considérer les dialogues nationaux comme l’étape transformatrice d’un accord de paix. Les attentes sont élevées : parvenir à l’inclusion, élargir la participation, faire progresser la justice et résoudre les questions fondamentales d’identité, de forms de gouvernance, de priorités constitutionnelles et de réforme politique. Les dialogues nationaux ne sont cependant pas une panacée. Il est préférable de les concevoir comme faisant partie d’un continuum plus large d’efforts locaux, sous-nationaux et nationaux qui se renforcent mutuellement et favorisent le dialogue, la conclusion d’accords et la progression vers la paix.

Dans tous les dialogues nationaux, les decisions prises pendant la phase préparatoire donnent le ton du processus et affectent sa légitimité finale aux yeux des forces politiques et du public. Un mandate clair pour le dialogue, qu’il soit issu de manière formelle ou informelle d’un processus national ou international, peut contribuer à limiter les interférences et à maintenir la dynamique. La sélection d’un organisateur, qu’il s’agisse d’un individu, d’un groupe ou d’une organisation, affecte également la perception du dialogue par le public. Bien que les organisateurs nationaux puissant accroître l’appropriation et l’adhésion à un processus, il existe un risque de partialité, en particulier lorsque le dialogue est organisé par un dirigeant en exercice.

Les dialogues nationaux, avec des centaines de délégués et de nombreux ordres du jour présente la possibilité d’amener des groups traditionnellement sous-représentés à la table des discussions et de résoudre les problèmes liés aux facteurs de conflit dans un pays. En même temps, ces vastes processus peuvent s’enliser dans des désaccords ou des structures complexes, ou produire un nombre insoutenable de recommandations. Des dialogues plus restreints peuvent permettre des conversations plus approfondies, notamment autour de questions sensibles, mais peuvent renforcer les structures de pouvoir existantes.

Les dialogues ont beaucoup plus de chances d’engendrer des changements significatifs lorsqu’ils sont soutenus par une coalition crédible qui peut travailler à la mise en oeuvre du dialogue par le biais de lois ou de politiques. Il est également essentiel de disposer d’un plan de mise en oeuvre clair avant le début du dialogue afin de donner un élan stratégique au-delà de la conférence ou du rapport final. Les partenaires internationaux peuvent jouer un role important en maintenant l’attention et les ressources sur la mise en oeuvre. Dans les premières phases, l’engagement international doit être mesuré pour encourager une véritable appropriation nationale.

À Propos du Rapport

En réponse aux demandes de conseils et de soutien de la part des organisations internationales et des décideurs politiques des pays qui envisagent de mettre en place des dialogues nationaux, le United States Institute of Peace présente ce rapport qui examine six dialogues très différents en République centrafricaine, au Kenya, au Liban, au Sénégal, en Tunisie et au Yémen. Grâce aux études de cas, aux comparaisons des processus, aux explications des leçons apprises et aux séries de questions détaillées, il offre des conseils et des outils aux praticiens et aux décideurs politiques.

À Propos des Éditrices

Elizabeth Murray est chargée de programme senior au sein du programme Afrique de l’USIP, où elle gère la programmation dans la région de l’Afrique centrale. Susan Stigant est la directrice des programmes Afrique à l’USIP, où elle dirige la programmation dans la Grande Corne de l’Afrique, sur la mer Rouge et avec l’Union africaine et les partenaires régionaux.


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